Disparue en 2022, l’artiste Hélène Nué a créé une grande partie de son œuvre graphique aux Sorinières. En mars à la médiathèque L’Échappée, elle est à l’honneur d’une exposition rétrospective de son travail autour du livre, élaborée avec Jacques Pierre, son conjoint, qui nous retrace son parcours.
Peu de temps après avoir quitté l’Ouest de la France, Hélène Nué trouve sa voie en prenant des cours de gravure dans un atelier parisien, où elle se fait un nom et rapidement un renom. Elle y reçoit l'hommage de ses pairs, l'admiration d‘un public de connaisseurs et quelques-unes des plus hautes récompenses.
Après vingt ans dans la capitale, elle choisit d’installer son atelier aux Sorinières, dans une ancienne chapelle. Dans ce lieu propice à la réflexion, elle exercera son art délicat pendant vingt nouvelles années avant de quitter le monde de la création au lendemain de son soixante-dixième anniversaire.
Hélène Nué nous laisse une œuvre gravée résolument en marge du monde, un ensemble de gravures donnant la possibilité de s’en éloigner, de le quitter, de rêver. D'ailleurs le monde rêvé d‘Hélène Nué n'est-il pas le titre de l‘ouvrage reproduisant l‘ensemble de son travail ?
Lectrice assidue, abonnée à la bibliothèque, Hélène Nué a toujours été attirée par le livre. Dès 2000, elle s'est approchée de l'association Pour les arts graphiques qui souhaitait restaurer un moulin à papier sur les bords de la Sèvre. Elle a aussi amplement participé aux activités du Musée-atelier de l'imprimerie de Nantes. Toujours dans le monde du livre, elle s’est faite connaître dans deux domaines particuliers : la bibliophilie et l‘ex-libris.
À l‘invitation d‘éditeurs ou d‘associations de bibliophiles, Hélène Nué a réalisé des gravures destinées à accompagner des textes littéraires. Ce fut le cas pour un éditeur parisien, qui l‘a sollicitée pour illustrer les Méditations poétiques d‘Alphonse de Lamartine ou La Bonne Chanson de Paul Verlaine, mais aussi pour les associations des Bibliophiles comtois, celle des Bibliophiles de France ou le Musée-atelier de l'imprimerie de Nantes.
Hélène Nué fut en France une des grandes représentantes de l‘ex-libris, ces petites vignettes collées dans un livre pour en indiquer le propriétaire, une véritable œuvre d‘art quand elle est personnalisée. Elle peut alors refléter le métier, les passions, la vie du propriétaire du livre. Le talent d‘Hélène Nué a séduit au-delà des frontières, en témoignent les nombreuses œuvres présentées dans l‘exposition.
Dans cet art si discret, il s'agissait pour Hélène Nué de graver une plaque de cuivre, d‘y creuser des sillons plus ou moins minuscules dont il était possible, une fois encrée, de tirer un certain nombre d‘exemplaires.
En exergue :
Continuons donc aujourd‘hui à rêver avec les livres et avec les gravures d'Hélène Nué
, Jacques Pierre